L'ANNEE SCOLAIRE 1933 - 1934.
Alexis Le Mélédo, scolarisé en 1932, se souvient :
" Je suis entré à l'école, à
Pâques, en 1932. A l'époque, de près ou de loin, tout le
monde venait à pied.
Je venais donc de Pont- Augan, un peu par la route, un peu par les champs, en
sabots de bois,
sans oublier la musette qui contenait le casse- croûte du midi car il
n'y avait pas, bien sûr, de cantine
: deux tartines de pain et un peu de beurre. Ce n'était pas si gras que
çà.
- Moi, je rentrais à Kerdaniel à midi, répond
Louis Evanno, et je revenais.
- J'allais manger à Kerscoul, ajoute Marie Le Bras, née Le Rombler.
- Certains élèves venaient d'au moins 7 kilomètres à
la ronde, de Lann- Vréhan, de Penhouët ;
de la commune de Baud : de Kérallain, de Locqueltas, de Botchosse.
- De Kermiriette, c'était encore plus loin.
- A cette époque, il n'y avait pas d'imperméables, raconte Alphonsine
Le Pallec, née Le Rombler,
en dépliant un sac à engrais et en le posant sur la tête.
- Les parapluies n'existaient pas encore, complète sa sur.
Nous n'avions pas de manteau, nous venions toujours avec une blouse qui cachait
tout ce qui était dessous.
Elle était lavée les jours où il n'y avait pas d'école
et on la remettait le lendemain car, souvent, on n'en avait qu'une seule.
- Pour faire les capuches, on rentrait un coin dedans et on le mettait sur la
tête.
Il fallait se pencher car il ne couvrait pas tout. Ce n'était pas pratique
mais il n'y avait pas autre chose.
- Je n'étais pas le seul dans ce cas, reprend Alexis. Nombreux étaient
ceux qui habitaient loin de Kergonan.
Nous mangions sur la cour ou sous le préau, selon le temps, et le casse-
croûte était vite avalé.
Pour la digestion, nous allions dans un champ, un peu plus loin, le long de
la route, pour taper dans une balle.
Nous portions tous des sabots et, comme tout le monde voulait taper en même
temps, il arrivait que des sabots soient cassés.
- J'ai connu cela aussi de mon temps ( dans les années 1940- 1950 ),
précise Armel Avry.
Alors, nous allions chez le forgeron pour qu'il mette un morceau de fil de fer.
- Ou bien, on le faisait tenir avec de la ficelle jusqu'à la fin de l'école.
Le soir, en rentrant à la maison, on avait une " petite danse ",
à la baguette et, le lendemain matin, le sabot était réparé
".